first.
« T'es la garce par excellence Chuck. » D'un rire doux et léger, la jeune femme vint délicatement poser sa tête contre son torse, un sourire amer accroché aux lèvres. Il avait raison, elle était la pire des trainées et malgré tout, elle arrivait facilement à vivre avec ce fait. « Je suis peut-être une garce, comme tu le dis si bien, mais tu ne peux tout de même pas te passer de moi. Alors donc, je ne dois pas être tant pire, tu sais. » Et, sans même prendre la peine d'écouter ce qu'il pouvait bien lui rétorquer, la belle lui attrapa le menton avant de poser ses lèvres contre les siennes, les plongeant ainsi dans un langoureux baiser, mélange de passion. Doigts glissant le long de son corps, Charlie ne pu s'empêcher d'étouffer un soupire. Elle aimait cette sensation, se sentir désiré, sentir qu'elle plaisait et ce, même si ce n'était que physique, elle ne pouvait espérer meilleur bonheur. « Adam ? » Relevant la tête, le blondinet étouffa un juron avant de se détacher brusquement de Charlie. La routine, toujours la même histoire. « Laisses-moi deviner, c'est ta naïve de copine pas vrai ? » Tout en se relevant, la belle lui lança un froid sourire. « J'irai pas me cacher je vais certainement pas passer par la fenêtre, t'as qu'a assumer tes actes pauvre crétin. » Au même moment, la porte s’entrouvrit, laissant apparaitre une jeune femme. Dans la mi vingtaine, un petit visage angélique et de longs cheveux blonds bouclés, retombant doucement sur ses frêles épaules, elle représentait la typique fille trop amoureuse. Celle qui avait du tomber trop rapidement sous le charme de cet imbécile, qui avait cru à ses belles et fausses paroles et qui comme plusieurs dans ce genre, s'était retrouvé face à une autre femme - beaucoup moins conne - en sous-vêtements, au même endroit où la veille, elle s'était probablement envoyé l'homme qu'elle croyait un jour épouser. « Je crois que je vais vous laisser. Vous avez sans doute bien des trucs à vous dire et toute manière, j'ai pas envie d'être là lorsqu'elle t'arracheras les couilles .. Adam. » Tout en leur adressant un grand sourire, ne prenant même pas en compte le regard noir et sans pitié que lui avait lancé cette pauvre fille, Chuck attrapa ses vêtements et quitta la pièce d'un pas las et peu pressé. À croire qu'elle ne se sentait aucunement menacé par la blondasse derrière. Elle avait prit habitude à ce mode de vie, avait finit par se faire à touts ces conneries, tous ces crétins et ces connasses. À dire même, elle s'était même mise à apprécier cette existence. Avec le temps, belle et désirable Charlie s'était même instaurer sa propre liste de règlements. Des dires qu'elle suivait à la lettre, auxquels elle n'avait - jusqu'à maintenant - jamais faillit. Ne jamais tomber amoureuse, ne jamais s'envoyer en l'air avec un homme ayant des enfants et surtout, toujours repartir avec un souvenir. Manière à elle d'expliquer sa manie de toujours tout voler chez ces proies. juillet deux mille trente-trois.

second.
« I WANNA ROCK'N'ROLL ALL NIGHT & PARTY EVERYDAY .. » Mains sur le volant et yeux mi-clos, zigzagant au travers des routes, la belle ne semblait attirer que très d'importance à ce qu'elle pouvait bien faire. Son vieux disque des Kiss lui résonnant dans les oreilles, c'est tout comme si elle avait oublié ce qui pouvait se trouver autour. Des routes, des arbres, des ponts, d'autres voitures, ça ne l'indifférait guère. Son corps s’enflammait au rythme de la musique, sa gorge lui brûlait, comme si elle lui en voulait d'avoir enfiler autant de verres et à ses cotés, deux sacs de frics trônaient, fraîchement sortis de l'appartement où elle venait de passer sept minutes au paradis. C'était mal, elle le savait et pourtant, aucune culpabilité ne semblait paraitre. Après tout, n'était-ce pas l'histoire de sa vie ? Ne pas travailler, boire comme un trou, s'envoyer en l'air avec tout et n'importe et qui et surtout, voler. Piquer tout ce qui lui tombait sous la patte. Était-elle kleptomane ? Sans doute, ou peut-être trouvait-elle amusant d'être si libre, si aventurière dans la vie de tous les jours. Peinant à garder les yeux sur la route, Chuck manqua près renverser la voiture face à elle plusieurs fois, tout comme elle manqua faire la rencontre plutôt douloureuse avec le champs, à sa gauche. Elle était dans l'incapacité de conduire, elle avait dépassé - et de loin - la limite permise pour tenir le volant et il n'en fut pas longtemps avant que des phares colorés illuminent la nuit noir. « Et merde, c'est pas vrai. » Marmonna-t-elle pour elle-même, avant de se garder doucement. - en manquant encore une fois causer un accident - La jolie resta un long moment ainsi, tête enfoncé dans la paume de ses mains, l'envie de fuir à la gorge. Toc toc. Dans un sursaut, elle tourna brusquement la tête en direction de la fenêtre et malgré tout, étouffa un sourire, plus faux qu'autre chose. « Un problème monsieur l'agent ? » Presque crédible. « Vous avez consommé ? » Quelle question. « Un peu, rien de bien grave vous savez .. je suis dans la limite permise. » Menteuse un jour, menteuse toujours. « Un homme a téléphone il y a quelque heures au poste. Selon lui, vous êtes partis avec son argent ainsi que son portable, c'est bien vrai ? » Il marqua une pause devant l'air ébahi de Chuck puis, voyant qu'elle ne réagissait pas, enchaina. « L'homme en question a très bien mémorisé le numéro de votre plaque et c'est contre vous que ça se retourne ma petite dame. » décembre deux mille trente-quatre.

third.
« J'ai merdé Sarah, je le sais, mais j'ai besoin de ton aide. Je ne veux tout de même pas retourné chez maman et papa. Tu me vois arrivé et leur dire un truc genre: - Papa, maman, j'ai été arrêté pour conduite en état d'ivresse ainsi que pour vol, j'ai trois cent heures de travaux communautaires à faire et en prime, je n'ai plus de permis. Dites, vous voulez bien m'héberger ? - Et puis quoi encore ? Ils vont me jeter dehors voir même pire, me tuer. Je merde toujours d'accord, c'est l'histoire de ma vie mais t'attends que je dise quoi de plus ? Que je regrette ? Que je suis plus cette fille et que dorénavant je serai parfaite ? J'en suis incapable. Je peux pas devenir ton sosie du jour au lendemain tu comprends ? Alors s'il te plait, je t'en supplie, laisses-moi crécher ici quelque temps et dès que tout ce sera placé, je te promets de dégager le plus loin possible. T'auras plus affaire à moi, je t'en fais la promesse. » Elle marqua une pause, au bord de péter un câble. « C'est provisoire. » Elle avait toujours été doté de ce talent hors-pair, depuis qu'elle était haute comme trois pommes, il lui avait toujours été facile de mettre n'importe qui dans sa proche, sa famille y compris. La belle n'avait qu'a sortir ses discours poignants et peu sincère et voilà que tous mangeaient dans sa main. « Chuck .. Tu te rends compte que ce que tu me demandes ? Tu es là, à me supplier de t'héberger alors qu'il y a même pas un mois, tu disais ne plus vouloir avoir affaire à moi. Que j'étais la des trainés, que tout ce que je méritais, c'était de me faire rouler dessus par un train et là ... là tu me joues ton numéro de manipulatrice à la con, le même que t'as du me faire un million de fois en fait. Je suis pas débile, je sais qu'à la première occasion, tu vas retourner faire tes conneries et qui va en payer le prix encore ? C'est moi, la soeur trop conne et trop naïve. » Charlie n'avait jamais été juste avec elle. Parce qu'elle était l'ainée, parce qu'elle était la fierté des parents, elle avait tous les raisons du monde pour que cette dernière lui en veuille, mais malgré tout, elle ne la détestait pas pour autant, peu importe ce qu'elle avait pu lui dire, peu importe les coups de cochon qu'elle lui avait passé. Elle restait sa soeur, celle qui partageait le même sang. « Je suis désolé pour tout .. qu'est-ce que tu veux de plus. » C'était cette fois et pour une première, la franchise qui parlait. « Trois mois, pas plus. Chuck, si dans trois mois tu es encore ici à glander et à rien foutre, je te promets que c'est avec mon pied au cul que tu va déguerpir. » janvier deux mille trente-cinq.