Journée de repos, j’aimais bien ça. Le restaurant tournait sans moi quelques jours par semaine, j’y passais souvent à l’improviste pour voir si tout allait bien, pour vérifier que rien ne se passait mal en cuisine mais après deux ans derrière les fourneaux à former mes cuisiniers, je savais que je pouvais avoir totalement confiance en eux. Pour ce qui était de la gestion, je m’en occupais chez moi et l’affaire tournait bien car j’arrivais toujours à payer tous mes employés, mon loyer et avoir un peu de sous de côté chaque mois. C’était l’essentiel, j’avais été habitué petit à ne pas vivre dans le luxe et ce que je gagnais me permettait largement de vivre. Je donnais des sous à Neela de temps en temps vu tout ce que je venais prendre dans son frigo, c’était un peu comme payer ma part des courses en fait. Etant rentré tard la veille et ayant bossé non stop depuis une semaine, je dormis jusqu’à onze heures. Ce n’était pas vraiment dans mes habitudes mais quand j’avais des coups de bourre de ce genre, je pouvais facilement dormir plus longtemps. Accumuler la fatigue, ce n’est jamais très bon, ma mère ne cessait de me le dire quand elle trouvait que j’avais une voix fatiguée au téléphone. Je sortais pas mal aussi ou j’occupais mon temps avec ma belle Neela … J’étais devenu accro, c’était complètement fou quand on y pensait mais bon, il fallait vivre avec alors je me faisais très bien à cette petite situation. Et puis je n’avais pas trop de contraintes pour la voir, il me suffisait de traverser le couloir séparant nos deux appartements, de pousser la porte et d’ouvrir le frigo pour la voir arriver en me criant dessus que j’étais un incapable et que je n’avais qu’à faire mes courses. Bon, elle n’avait pas vraiment trop, c’était vrai mais je les faisais de temps en temps, je n’arrivais juste pas à penser à tout ce dont j’allais avoir besoin et il me manquait toujours la moitié des choses. Aujourd’hui et à une heure pareille elle devait être au travail ce qui faisait que je ne pouvais pas l’embêter et passer un peu de temps avec elle avant ce soir. Soupirant, j’allais dans la cuisine pour me servir un bol de céréales dont le paquet se retrouva vide. Génial, j’allais devoir aller faire les courses, je détestais royalement ça en plus … Le mieux ce serait de se trouver un colocataire qui sache faire les courses mais je n’étais pas vraiment prêt à vivre avec quelqu’un d’autre en ce moment. Une fois le bol de céréales finit, je le mis dans l’évier avant de partir à la salle de bain pour prendre une douche. J’aimais bien passer un peu de temps sous la douche ça me détendait. Si j’avais le temps aujourd’hui, j’irai courir un peu mais je doutais que cela soit réellement le cas. Alors que je sortais de la douche, j’entendis que quelqu’un frappait à la porte. Et merde … Je n’allais pas aller ouvrir en serviette quand même ? Bon si c’était Neela, pas trop de soucis mais le voisin du dessous qui venait demander du sucre il ne serait pas ravi. Je courus vers ma chambre pour enfiler des sous-vêtements et un jogging avant de trouver un t-shirt que j’enfilais alors que les coups se firent plus pressant. Si c’était la brunette, j’allais la tuer. Attendez … Neela ne frappe jamais avant d’entrer dans mon appartement. Passant une main dans mes cheveux pour me coiffer un peu j’ouvris la porte pour tomber sur … ma sœur. Enfin ça devait être elle, elle ressemblait aux photos que ma mère m’avait envoyées. Qu’est-ce qu’elle faisait à New York ? La seule chose qui me sortit de la bouche fut : « Chloé ? »

S’il y avait une chose à laquelle je ne m’attendais pas en ouvrant la porte ce matin c’était de trouver ma sœur sur le pallier. En général, mes amis ne frappaient jamais, ils rentraient et je les découvrais dans mon salon en sortant de ma chambre ou de la salle de bain. Les personnes qui frappaient étaient des personnes de l’immeuble qui venaient me demander quelque chose, le postier ou les personnes qui venaient m’emmener de la nourriture quand j’en commandais mais personne d’autre. La première question qui traversa mon esprit était qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là ? Elle n’était pas censée être à Charlotte avec maman en train de faire tranquillement ses études de journalisme ? Et si elle s’était enfuie de la maison sans rien dire ? Là, j’allais la tuer et la renvoyer à Charlotte. Mais elle n’avait pas l’air d’une fille qui a fait une faute ou quelque chose dans ce genre. Non, elle avait l’air complètement normale et bien différente de la jeune femme que j’avais laissée à la maison deux ans plus tôt. Elle avait changé, elle avait grandis c’était indéniable mais elle restait quand même ma petite sœur avec sa petite bouille qui elle n’avait pas changé d’un poil. Notre dispute avant mon départ pour New York avait eu pour effet que nous ne nous parlions plus depuis ce moment là. Quand Chloé avait terminé le lycée, je n’avais pas fait le déplacement à Charlotte prétextant que le restaurant ne pouvait pas se passer de moi. Je n’avais pas été là pour l’emmener à l’université comme papa l’aurait certainement s’il avait pu surtout que moi je n’avais jamais mis les pieds dans cet endroit. J’aurais pu d’après ma mère au lieu de collectionner tous ces petits boulots merdiques comme elle disait mais à cette époque je suivais les finances de ma mère et je pouvais vraiment dire qu’elle devait être contente que je ramène un peu d’argent à la fin de chaque mois surtout avec les copines extravagantes de Chloé. Je ne savais pas ce qu’elles étaient devenues toutes ces filles. Ma vie était maintenant à New York, c’était indéniable et je n’étais pas certain de retourner à Charlotte avant un long moment mais ce n’était pas grave. J’irai voir ma mère bien entendu que je n’avais pas vue depuis un moment maintenant même si nous nous téléphonions souvent. D’ailleurs, pourquoi ne m’avait-elle pas appelé pour me dire que Chloé débarquait à New York ? Dire que je ne m’y attendais pas était un moindre mot, je ne m’y attendais pas du tout vu les deux ans que nous venions de passer dans un silence total. Finalement, je finis par dire son nom pour vérifier que c’était bien elle, après tout mon imagination pouvait bien me jouer des tours à moi aussi non ? « Salut ... » Oui, il n’y avait pas de doute c’était bien ma sœur. Et à voir sa petite bouille, elle ne semblait pas vraiment à l’aise dans cette situation enfin jusqu’à ce qu’elle se jette dans mes bras. Je la laissais faire et refermais les miens autour de sa taille. Elle m’avait manqué, beaucoup plus que je ne voudrais jamais le reconnaître. Nous avions été si proche, couper les ponts de cette manière sans prévenir était quelque chose de vraiment difficile mais avec le temps on s’habitue à tout pas vrai ? Son parfum était toujours le même, c’était rassurant de savoir qu’elle n’avait pas tout à fait changer quand même. Au bout de quelques minutes je la laissais se dégager et lui demandais : « Qu’est-ce que tu fais à New York petite sœur ? » Il fallait bien que je lui pose cette question qui me brûlait la langue. Elle venait juste me rendre visite parce qu’elle avait quelques jours de libre à l’université ou alors c’était autre chose ? « Tu les as caché où tes bagages ? » Lui demandais-je avant qu’elle ne me montre du doigt cinq valises un peu plus loin dans le couloir. Soit ma sœur ne voyageait vraiment pas léger soit … Non ! Elle ne déménageait pas complètement à New York si ? Ce qui voudrait dire qu’elle cherchait un logement et connaissant maman, elle avait dû lui dire que la deuxième chambre de mon appartement était libre. Mon regard passait des bagages à Chloé en cherchant une réponse aux multitudes de scénarios que mon cerveau était en train de créer dans mon esprit. « Avec autant de bagages tu ne viens pas juste me faire une petite visite pas vrai ? Pourquoi quitter Charlotte Chloé ? »

Ma petite sœur était devant ma porte … Je n’arrivais tout simplement pas à le croire … Ce matin en me levant, je la croyais à Charlotte comme tous les matins depuis ces quelques dernières années à vrai dire. J’étais habitué à ne pas avoir de famille à New York, heureusement que j’avais de bons amis et deux voisines extra sinon j’aurais vite piqué un coup de déprime moi le petit gars de la banlieue de Charlotte. Je n’avais pas pu m’empêcher de lui demander une explication quand à son départ. Après tout c’était normal non ? Elle débarquait chez moi sans prévenir avec cinq valises. J’étais certain que maman avait cafté à propos de ma chambre libre que je ne voulais donner à personne pour le moment mais bizarrement, je ne lui en voulais pas. Chloé débarquait dans ma vie à un moment où j’avais le plus besoin d’elle. Mon histoire avec Neela était plus compliquée que jamais et la possibilité que je sois père dans neuf mois n’était pas du tout épargnée. Cependant, ce n’était pas le moment de parler de ça, pas du tout même. Si Chloé venait vraiment habiter ici, nous aurions tout le temps de rattraper le temps perdu et elle aurait tout le temps de m’engueuler par rapport à mes conquêtes et à Neela parce que j’étais certain qu’elle le ferait. « Et toi, pourquoi t'es parti ? » Répondre à une question par une autre question, qu’est-ce que j’avais horreur de ça … Mais bon, elle avait quand même le droit de demander parce que je ne lui avais donné aucune explication en fait. Je pensais que maman l’avait fait mais je me rendis compte qu’elle ne lui avait rien dis pour les sous de papa, pour le restaurant. Enfin si, peut-être elle avait parlé du restaurant mais cette chance avait été unique et avec quelques années de recul, je pouvais dire que j’avais très bien fait de la prendre. Je n’avais jamais aussi bien gagné ma vie qu’aujourd’hui même si je ne roulais pas sur l’or bien entendu. « C’est de toi qu’on parle Chloé mais puis que tu veux le savoir, je suis partis parce que je savais que jamais je ne trouverai un job correct sans étude à Charlotte et il s’est avéré que papa avait investit dans ce restaurant à New York que j’ai repris. C’était ma seule chance de sortir des boulots merdique, je l’ai prise. Maintenant retour à toi, qu’est-ce que tu fais ici ? » J’avais le droit de savoir aussi surtout qu’elle débarquait sans prévenir dans mon appartement où j’avais l’habitude de vivre seul. Pas que ma sœur allait me gêner, il allait juste falloir que je m’habitue à vivre avec quelqu’un ce dont j’avais totalement perdu l’habitude. Mon rythme de vie était à contre courant et je ne respectais aucune règle de savoir vivre chez moi mais c’était assez propre et rangé alors personne ne devait se plaindre. « J'ai cherché partout un mot de toi après ton départ. » Je n’avais rien laissé ce jour là. Ma dispute avec Chloé n’avait fait que hâter mon départ. Je pensais que maman lui aurait expliqué mais apparemment, elle avait voulu que ce soit moi qui m’en occupe et pour ça Chloé avait dû attendre quelques années … « Tu sais, le soir où … enfin tu sais, la veille de ton départ … il faut que je te le dise, mes mots ont dépassé ma pensée cette fois... vraiment. » Un petit sourire apparut sur mes lèvres à ces paroles. Oui, je le savais, je l’avais deviné avec le temps. Cela faisait déjà longtemps que je lui avais tout pardonné et la voir si malheureuse me faisait mal au cœur. « Je le sais Chloé, tu es déjà toute pardonnée tu sais. Je suis aussi désolé d’être partis comme ça, sans rien dire mais tu me connais, je suis un impulsif de nature. » Lui dis-je un petit sourire aux lèvres avant de la prendre dans mes bras. Alors que nous profitions tous les deux de ce petite moment de retrouvailles, elle me dit : « J'ai arrêté de voir Madeline et sa bande … tu sais. » C’était une assez bonne nouvelles. Autant j’adorais coucher avec des filles, autant jamais je n’aurais pu coucher avec l’un d’elles tellement elles étaient débiles. C’était en partis à cause d’elle que ma relation avec Chloé en était là maintenant parce qu’elles l’avait faite changer et que moi je n’aimais pas la nouvelle Chloé. « C’est une très bonne nouvelle ! Bienvenue chez les gens normaux ! » Lui dis-je en riant. Je rigolais bien entendu mais ces filles n’avaient rien de normaux, Chloé s’en rendrait bien compte en vivant ici à New York. « Allez, aide-moi à rentrer tes valises, t’as de la chance que j’ai encore une chambre … Ah aussi, t’en fais pas si une brune ou une blonde entre sans frapper en gueulant mon nom, ce sont les voisines. On va dire que je … je squatte un peu tout le temps leur bouffe et elles adorent m’engueuler. Surtout soit gentille avec la brune et dis-lui directement que tu es ma sœur sinon je suis mort. » Dit-il. C’était à peu près tout ce qu’elle devait savoir sur les voisines. Attrapant trois valises, il alla les déposer dans la chambre vide alors que Chloé portait les deux dernières. « Bon, je crois que l’on va avoir du shopping à faire cet après-midi, un lit au moins pourrait servir qu’est-ce que tu en dis ? »

Ma sœur était là maintenant et j’allais devoir faire avec. Sa présence allait drôlement altérer mon mode de vie, j’en étais certain. Je ne savais cependant pas encore à quel point c’était le cas cependant, je verrai bien dans les prochains jours. Mon job était lourd et avait des horaires peu enclin à toutes relations normales mais j’arrivais tout de même à bien m’en sortir ce qui était plus que bien de mon point de vue. Je lui avais enfin expliqué pourquoi j’étais parti de Charlotte et ce que j’étais venu faire dans l’une des plus grandes villes du monde. Elle sembla un peu soulagée pour une raison qui m’échappait complètement et je lui avais retourné la question parce que j’avais réellement envi de savoir pourquoi elle était ici tout d’un coup sans prévenir. « Moi aussi, je suis venue tenter ma chance... » Sa chance ? Je réfléchis quelques minutes aux informations que ma mère m’avait donné ces quelques dernières années et dans le peu qu’elle m’avait communiqué, elle m’avait dis que Chloé était allée à l’université étudier le journalisme. J’en déduisais donc qu’elle venait tenter sa chance dans ce domaine ici. Ou en tout cas finir ses études parce que je doutais fortement qu’elles soient déjà terminées. J’étais fier que ma sœur fasse des études, j’étais certain que ma mère avait dû sauter de joie lors de sa première année mais j’avais su très tôt que ce n’était pas pour moi. Et pourtant, j’arrivais à tenir correctement mes affaires dans mon petit restaurant en laissant mes employés me proposer de nouvelles recettes et en essayant d’en trouver toujours de nouvelles. Heureusement que j’avais finis par trouver ma voie sinon je ne savais pas ce que j’aurais fait. « Et bien bonne chance alors ! Tu finis tes études avant au moins ? Tu ne vas pas directement chercher du travail ? » Je préférais m’en assurer même si je me doutais déjà de la réponse. Ma sœur avait toujours été plus studieuse que moi et beaucoup moins impulsive mais bon, je préférais demander avant de tomber de haut si ce n’était pas le cas. J’étais heureux pour elle qu’elle ait quitté son groupe de copines que j’avais toujours détesté. Autant cela ne m’aurait pas gêné de coucher avec des copines de ma sœur, les plus sexy et celles qui me tentaient vraiment mais les copines de ma sœur étant des garces qui la faisait tourner en petit chien chien, toutes leurs avances avaient été refusées. Je finis par prendre les valises de Chloé et les emmener dans la chambre complètement vide de mon appartement. Elle avait servis à stocker des cartons vides pendant un an et j’avais finis par les sortir en me disant que j’aurais peut-être besoin d’un colocataire mais je n’avais jamais vraiment fait les démarches pour en avoir un. « u es sûr que tu veux faire ça aujourd'hui ? Je veux dire, je débarque à l'improviste, tu avais peut-être des choses de prévu. Je peux dormir sur le canapé, le temps qu'il faudra ! » Et puis avant que j’ouvre la bouche, elle dit surprise : « Qu... Quoi ? Une brune ... Aaron tu as une petite amie ? » Oups … Je n’aurais peut-être pas dû parler des voisines en fin de compte … Mais j’avais préféré prévenir parce que nos chemins se croisaient tellement souvent que bon, ma sœur allait finir par les croiser. Je me rendis compte au simple son du mot petite-amie que j’aimerais bien que Neela devienne ma petite amie mais je n’étais pas certain que nous le devenions un jour. Nous allions être une famille, peut-être je n’en étais même pas certain car nous n’avions rien décidé encore. Ma sœur arrivait dans un moment bien particulier de ma vie et je ne savais pas si c’était bon ou pas bon. « T’en fais pas, on ira chercher un lit j’ai le temps aujourd’hui et non, je n’ai pas de petite amie, c’est un peu plus compliqué que ça. L’histoire est longue et tu vas me tuer à la fin mais pour l’instant tu ne dois rien dire à maman, je n’ai vraiment pas envi qu’elle vienne à New York pour me faire la morale. La brune s’appelle Neela, tu la rencontreras très bientôt je pense et j’espère qu’un jour elle sera ma petite amie mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. »

Ma petite sœur à New York. Il allait falloir que cette idée fasse son petit chemin dans mon esprit parce que oui, bien sûr elle était dans mon appartement mais elle allait y rester et je n’étais peut-être pas prêt pour une colocation. Pas que les filles croulaient dans celui-ci dernièrement mais j’étais habitué à mon petit rythme de vie solitaire et j’étais certain que Chloé ne se laisserait pas mourir de faim comme moi et ferait les courses ne me donnant aucune excuse pour aller voler à manger dans l’appartement à côté. Bon d’accord, j’allais le faire quand même parce que l’appartement d’en face était devenu une extension de mon propre petit appartement mais bon, Neela aurait une bonne raison de me ficher dehors cette fois. J’espérais qu’elle s’entendrait bien avec ma sœur ce dont je ne doutais pas vraiment. Même si nous avions commencé notre relation en nous gueulant dessus, maintenant les choses étaient bien différentes ou pas tant que ça en fait parce qu’elle m’engueulait toujours mais j’avais de bons moyens de la faire taire qui nous conduisaient toujours dans une chambre et qui avait conduit directement à un bébé. Les précautions, Aaron les prenait à chaque fois ou presque parce que le désir qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre avait pris le dessus et qu’aucun de nous n’avait pensé à la protection. Et maintenant, nous devions faire un choix, un choix qui allait changer notre vie de toute manière. Pour moi il était clair que je ne voulais pas que ce petit bout disparaisse mais je ne voulais pas non plus forcer Neela à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas. Mais pour l’instant, alors que la décision n’était pas prise je ne voulais pas parler à ma sœur de tout ce qu’il se passait, je voulais garder cela pour moi, juste le temps que nous décidions quelque chose, enfin qu’elle le fasse parce que pour moi c’était déjà décidé. Je préférais pendant ce temps écouter ma sœur me parler de ses études et je m’assurais en même temps qu’elle ne venait pas à New York après les avoir abandonnées. « Maman a fait transférer mon dossier dans une fac de New-York. Non, Aaron, je sais bien que tu n'as pas fait de grandes études, mais tu te doutes bien que j'ai encore de longues années devant moi avant d'avoir une chance de sortir diplômée. Et puis, ici j'aurais peut-être l'opportunité de faire des stages, non ? » Elle avait certainement raison, les stages dans les grands journaux c’était plus facile à faire en vivant à New York même qu’à Charlotte donc c’était certainement une bonne chose qu’elle soit venue en espérant qu’elle sache se gérer dans une si grande ville. Je veillerai sur elle mais il était clair que je ne pourrai pas le faire tout le temps mais si je la vois un jour avec un gars, il est mort. Hypocrite venant d’un gars qui a passé son adolescence à enchaîner les filles ? Un tout petit peu mais c’était de ma sœur dont on parlait et je ne voulais pas qu’elle ait le cœur brisé. Remarque, elle aurait pu l’avoir des dizaines de fois pendant que je n’étais pas là mais j’allais remédier à ça, je pouvais faire vraiment peur quand je le voulais. « Sans doute, je n’ai jamais vraiment compris comment ça fonctionnait moi. Mais tant que tu t’assures de bons diplômes pour avoir un bon job, c’est déjà ça. » Dis-je un petit sourire aux lèvres. J’avais été plus que chanceux de découvrir que mon père avait ce restaurant car sinon, j’aurais certainement galéré toute ma vie mais même si je ne roulais pas sur l’or, on pouvait dire que j’avais ce qu’il fallait pour vivre, ni plus ni moins.

La conversation avait lentement dérivé vers Neela. Pas vraiment surprenant, j’aimais bien parler d’elle en ce moment et puis je me devais de prévenir ma sœur contre sa folie et celle de sa colocataire car elles se rencontreraient plus tôt que ma sœur ne le pensait. Je leur donnais au maximum deux jours pour se manifester à ma porte vu qu’entre temps j’aurais été voler quelque chose dans leur frigo ou dans leur placard. « Neela ... c'est joli Neela. On dirait que tu as changé Aaron. » Je n’avais pas vraiment remarqué les changements, peut-être que j’étais aveugle face à mon comportement je ne savais pas mais j’étais bien moins égoïste, ça c’était certain. « Tu as l'air de beaucoup l'apprécier cette Neela. J'ai hâte de la rencontrer ! Tu m'en parleras un jour, quand même ? » J’avais été percé à vous par ma propre sœur, la seule qui pouvait vraiment le faire de cette manière et le dire de but en blanc d’ailleurs. Oui, j’aimais beaucoup Neela, plus que je ne le devrai peut-être mais bon, ce n’était qu’un détail dans ma vie en ce moment, un détail que je n’avais pu m’empêcher de lui donner en forme déguisée lorsque nous avions parlé du bébé. « Tout le monde change petite sœur, les rencontres que l’on fait bouleversent notre vie. Ne t’en fais pas, je ne tarderai pas à te raconter toute l’histoire, de toute manière tu vas me poser pleins de questions, je te connais. Tu vas la rencontrer bientôt, en général on a au moins une rencontre journalière. » Dis-je un petit sourire aux lèvres. « Si tu veux tu peux venir squatter chez elle avec moi cet après-midi, leur appartement est vraiment cool et il y a toujours des trucs supers à manger. »