I rock the world, and i know it. Sérieusement, j'ai pas l'habitude d'être de celles qui se vantent ou quoi : c'est naturel chez moi. Non mais vous avez vu ce sourire, ces jolies petites fesses, ces longues jambes ? Je gère, carrément. (...) C'était mon petit moment de vantardise. Mais sinon, dans la vie, je suis normale, ou du moins, j'essaie de l'être. Déjà, quand on ne nait pas normalement, je vois pas comment on pourrait être normale dans la vie de tous les jours. Je suis née sans père, ouais, rien que ça. Ma mère m'a dit que j'aurais mieux fait de rester dans le Ciel parmi les anges, et d'attendre d'avoir une meilleure famille, parce qu'elle n'était pas faite pour ça. Parce que lorsque l'on ne connait pas quelqu'un, on se l'imagine de toutes les façons possibles : grand, baraqué, chauve, ceinture noir de karaté, enfin non, oubliez le karaté. Et on finit par arriver à une fin normale : un salop. Mon père ne pouvait que l'être, s'il nous avait laissé, maman et moi. La vérité arrive, et vous fout une bonne baffe en pleine face. Sachez mes loulous que ma mère m'a bien vite appris que tout était de sa faute, qu'elle m'avait eue sans même avertir mon père, et pour ça, je leur en veux à tous les deux. Ouaip, parce qu'ils étaient adultes, et qu'ils n'ont pas su régler leurs problèmes tous seuls, comme des grands. Ils ont préféré se comporter comme les pires des gamines, et je suis un peu leur jouet maintenant. Ils osent se jeter la faute l'un sur l'autre, et je suis la seule à en pâtir dans l'histoire. Quoi qu'il en soit, j'ai grandi sans père, et ma mère l'a bien regretté, croyez-moi. J'avoue avoir été plutôt désagréable durant mon enfance, le genre d'adolescente à tenter tout et n'importe quoi. Les bêtises, les soirées bourrée avec des amis, la drogue même, disons que j'ai un peu touché à tout. Et maintenant, je suis à New York. La grosse pomme, qui doit pouvoir me ramener mon père. Oui, je le déteste, oui, j'ai envie de lui dire ses quatre vérités en face, mais surtout, je veux savoir qui il est. Merde, si je suis là, c'est un peu à cause de lui aussi. Et j'espère que mon petit-ami, mon Matthew me comprend. Je sais qu'il a un peu de mal avec ça, et qu'il change à chaque fois de sujet de conversation quand je commence à en parler. Je ne préfère pas chercher à comprendre, même si je risque de tomber de haut une fois que la vérité aura éclaté. Sinon, je peux me sentir heureuse d'avoir mon Théo avec moi, qui me supporte depuis tellement de temps à présent. Je veux juste avoir une vie normale dans le fond, avec mon amie et colocataire, avec mon petit-ami, mon meilleur ami, et peut-être mon père ? Oh et puis seul l'avenir nous le dira je présume ...