you are the only exceptionCOLOCATAIRE / RELATION AMBIGUE PREMIÈRE RENCONTRECette fille-là et moi ça remonte à longtemps, non pas vraiment, ça remonte à il y a un an et demi. Je ne suis pas vraiment du type à sortir dans les bars, mais cette soirée-là, j’avais décidé d’aller rejoindre mon petit-ami, maintenant ex petit-ami, au Maclaren’s. Alors que je venais de mettre le pied dans le bar, je fouillai la place du regard, mais rien. Je me dirigeai vers le bar, commanda une bière et jeta de bref coup d’œil par-dessus mon épaule. Sait-on jamais, j’avais peut-être mal regardé la première fois. C’est alors qu’elle entra en jeu. Je sentis soudainement une présence à mes côtés, croyant que cela pouvait être mon petit ami quoi que la silhouette me fis douter un faible instant et avec raison. Mon sourire se dissipa aussi rapidement qu’il était apparu.
« Wow c’est l’effet que je te fais!? » Me dit-elle pour rigoler avant de me sourire d’une façon sincère et déposer la bière que j’avais commandée quelques minutes plus tôt.
« Le jeune homme là-bas te l’offre. » Elle me pointa l’intéressé et je lui souris faiblement par politesse. Je pris la bière en question et vint en prendre une gorgée. Ça lui apprendra de me laisser en plan alors qu’il m’avait donné rendez-vous ici. Je parlais de mon petit-ami bien sûr. Je jetai à nouveau un bref regard vers le jeune homme qui m’avait offert cette bière et celui-ci semblait être prêt à venir me rejoindre. Lorsque la serveuse s’approcha à nouveau de moi, je l’agrippai et la positionna devant moi pour me cacher du jeune homme.
« Reste avec moi s’il te plait, j’ai pas vraiment envie de discuter avec ce mec. » Je m’attendais à une réponse du genre « Tu crois que j’ai que ça à faire? », mais étonnamment, elle ne fit que me sourire et passa son cabaret sous son bras et se présenta. Elle était nouvelle à New York, c’était son premier job dans la Grosse Pomme et cherchait encore un endroit où habiter. J’étais pratiquement dans la même galère et après quelques bières, je lui sortis quelques conneries.
« Je t’aime bien toi. T’es pas comme les autres filles que je connais. Tu sais quoi, je vais planquer mon petit ami et je suis prête à ce qu’on soit colocataire. » Je n’avais pas non plus l’habitude d’inviter de pure inconnue à venir habiter avec moi sur un coup de tête. Le pire dans tout ça, c’est que j’en avais drôlement le gout et malgré ma spontanéité, elle accepta à ma plus grande surprise.
AUJOURD'HUIJe fixais le plafond, incapable de dormir. Depuis que j’avais quitté mon emploi, j’étais incapable de dormir. Bon, je sais que cela ne fait que deux jours, mais quand même. J’ai besoin de sommeil pour être en forme le lendemain et être moindrement présentable et non d’humeur massacrante. Il devait être dans les environs de trois heures lorsque j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir. Ma colocataire probablement, enfin, je l’espérais. Je me relevai légèrement pour tenter de voir à travers la petite ouverture de ma porte. C’était bien elle, elle avait du mal à tenir en place. Elle avait probablement fêté le fait qu’elle s’est trouvé un nouveau job. Moi aussi j’aurais fêté si j’avais été sans emploi pendant plus de trois mois. J’espère que ça ne m’arrivera pas. J’entendis la jeune femme s’approcher, non pas de sa chambre mais de la mienne. Aubrey avait tendance à venir me rejoindre la nuit citant qu’il lui arrivait d’être incapable de dormir seule la nuit, mais est-ce normal de douter un peu de ses raisons. Enfin, je sais qu’elle est bisexuelle, mais je ne crois pas qu’elle soit amoureuse de moi. Je deviens paranoïaque. Je l’entends pousser la porte de ma chambre et faire le saut en me voyant.
« Bordel fait plus ça! » Elle se rapprocha et vint s’étendre à mes côtés, par-dessous les couvertures. Elle déposa son regard sur moi avant de fermer les yeux.
« On aurait dit que tu étais possédée.. » J’eu un faible rire avant de m’étendre à nouveau. Je suis prête à parier qu’elle va s’endormir en même pas vingt secondes. Je vins à nouveau fixer le plafond et croisa les bras contre mon torse. Je posai à nouveau mon regard sur la jeune femme à mes côtés qui arborait à présent un sourire béat.
« Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça? » Je ne la quittai pas du regard. Elle ouvrit à nouveau les yeux, m’observant un instant avant d’hausser faiblement les épaules.
« Je suis bien, c’est tout. » Ok elle avait clairement bu, mais elle ne sentait pourtant pas trop l’alcool. Je l’ai soudainement senti se relever et se rapprocher encore plus de moi. Je pouvais sentir son souffle contre ma peau et un léger frisson me parcouru l’échine. Machinalement, je tournais la tête pour l’apercevoir à quelques centimètres de mon visage.
« Qu’est-ce que tu fais? » Lui dis-je dans un murmure. C’est plutôt à moi que je devais me poser cette question. Qu’est-ce que je faisais encore là, aussi près de celle-ci. J’aurais pu la repousser et m’éloigner, mais non. C’est comme si j’étais paralyser. J’en avais envie, mais en même temps non. Je suis certaine d’être hétérosexuelle et l’idée de faire l’acte avec une fille ne m’a jamais effleurer l’esprit. Elle se rapprocha encore un peu, assez pour qu’elle effleure mes lèvres qu’elle vint embrasser. C’était si… doux. Complètement différent qu’avec un homme. Je me surpris même à lui rendre son baiser. Ce qui semblait être une éternité n’avait duré que dix secondes avant que je ne revienne à la réalité et m’écarte de la jeune femme. Je bondis hors du lit, encore sous le choc de ce qui venait de se produire. Elle ne semblait pas s’en vouloir, moi je lui en voulais et je m’en voulais aussi. Je m’en voulais d’avoir aimé cela. J’agrippai mon oreiller et me rendis au salon ou je dormis sur le canapé pour la nuit.