Aaron avait six ans, cinq petites années et il jouait tranquillement dans sa chambre, celle de la maison familiale à Charlotte. Son père y avait passé son enfance et toutes sa vie et Aaron voulait faire exactement pareil parce que son père était son modèle et l’avait toujours été depuis qu’il était né. Son père était policier et quand il lui racontait des histoires de son travail, le petit garçon avait des étoiles dans les yeux. Il jouait tranquillement dans sa chambre comme il avait l’habitude de le faire. Il aimait se dépenser, courir partout mais il savait quand c’était l’heure de le faire et quand ça ne l’était pas. Sa mère était enceinte de neuf mois maintenant et elle se reposait au salon. Son père était au travail et ne rentrerait pas avant quelques heures très certainement. Il allait avoir une petite sœur, c’était ce que ses parents lui avaient dis. Il ne savait pas vraiment si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’instant mais il était des fois un peu jaloux, sa mère ne pouvait plus jouer aussi souvent avec lui vu qu’elle était fatiguée. Alors qu’il allait finir de monter un château de légo, il entendit sa mère l’appeler en bas. Se levant, il dévala les escaliers avant de la trouver appuyée sur la rampe. Elle lui dit : « Mon chéri, tu te souviens de la valise dont papa t’a parlé qui est dans ma chambre ? » Aaron fit oui de la tête, il s’en souvenait très bien, son père la lui montrait tous les soirs avant de dormir. « Il faut que tu ailles la chercher pour maman, une voiture va venir nous chercher et on va aller à l’hôpital où tu pourras rencontrer ta petite sœur d’accord ? » Un sourire apparut sur les lèvres du petit garçon alors qu’il montait chercher le sac. Il eut un peu de mal à le descendre mais il le fit traîner dans le couloir et les escaliers. « Voilà maman ! » Dit-il avant de la trouver assise sur le canapé. La sonnette retentit et voyant que sa mère ne se levait pas il alla ouvrir. Des monsieurs vinrent s’occuper de sa mère et prirent le sac en leur demandant de venir avec eux ce qu’Aaron fit. Une fois à l’hôpital, on le fit attendre dans une salle avec pleins de jouets. Une heure plus tard, Aaron vit son papa dans le couloir et cria en se jetant dans ses bras : « Papa ! J’ai fait tout ce que tu m’as dis avec maman. » Lui dit-il un grand sourire sur le visage. « C’est bien mon grand, je suis fier de toi. Tu peux retourner jouer maintenant ? Je dois aller voir comment va maman, je reviens. » Le petit garçon acquiesça avant de retourner jouer avec les Playmobils. Les heures passaient et Aaron était sans nouvelle de son père ni de sa mère. Une infirmière le surveillait en remplissant des dossiers. Soudain son père revint un grand sourire aux lèvres. « Tu veux voir ta petite sœur ? » Aaron fit oui de la tête et prit la main de son père qui l’emmena dans la chambre de sa mère. Il monta sur le lit puis regarda le petit bébé dans les bras de sa maman. Déjà à cinq ans, il savait qu’il allait aimer sa sœur et qu’il chercherait toujours à la protéger. « Je te présente Chloé Redstone mon chéri. » Et sans que ses parents ne puissent le retenir il déposait un bisou sur sa petite joue et dit : « Je l’aime déjà moi. »

Une belle journée de juin, on le sentait, la fin des cours était proche. Aaron avait laissé des amis au stade du lycée devant venir chercher sa sœur à l’école car sa mère ne pouvait pas aller la chercher, elle avait un rendez-vous avec des parents. Il avait donc accepté de sacrifier son temps pour aller chercher sa sœur et la faire goûter à la maison et aussi s’occuper d’elle. Il la récupéra donc à l’école comme prévu où elle lui sauta dans les bras. Chloé avait maintenant dix ans. Elle était belle, ça devait être de famille (a). C’est main dans la main que la fratrie Redstone rentra chez elle. La petite fille savait très bien que quand son frère s’occupait d’elle, elle pouvait avoir tout ce qu’elle voulait sans exception. C’était comme ça, il cédait à tout. Ce jour là, elle lui demanda des cookies et du lait. Et qu’est-ce qu’on fait quand ceux qu’à fait maman ont disparu ? Il faut en refaire. Ils se mirent donc à cuisiner dans la bonne humeur. Leurs parents étaient au travail et jamais personne n’aurait pu présager ce qui allait se passer. Aaron et sa sœur n’étaient pas au courant du braquage qui était en train de se dérouler au centre-ville alors qu’ils cuisinaient tranquillement leurs cookies. « Fais attention Clo’ tu mets de la farine partout ! » Lui dit son frère en mettant son doigt sur le nez de sa sœur laissant une petite trace blanche de farine. Son rire retentit alors qu’elle attrapait une poignée de farine et qu’elle la lançait sur le visage de son frère. Une vraie bataille commença dans la cuisine et heureusement que leur mère ne rentrait pas tout de suite … Les cookies finirent par être enfournés et Aaron se mit à tout nettoyer en chantant une chanson que sa sœur connaissait pour qu’elle puisse le rejoindre. Elle avait toujours eu la plus belle voix de la famille. Alors qu’il était en train de chanter et faire la vaisselle, Chloé lui dit : « Aaron, y a le téléphone qui sonne, j’aime pas répondre. » Levant les yeux au ciel, Aaron s’essuya les mains et alla décroche le combiné avant de dire : « Allo, résidence des Redstone. » « Bonjour, puis-je parler à ta mère s’il te plaît ? » Cette voix … Aaron la connaissait très bien. Il avait souvent accompagné son père au bureau et connaissait sa secrétaire. « C’est Aaron à l’appareil. Ma mère n’est pas là désolé. » Elle sembla embêtée de l’autre côté du fil … « Ecoute je … Je suis désolé Aaron mais j’ai une mauvaise nouvelle. Ton père … » Il arrêta momentanément de respirer. Il était arrivé quelque à son père, c’était certain. « Que lui est-il arrivé ? » « C’est le braquage, un gars lui a tiré dessus, en pleine poitrine on a rien pu faire. Je suis désolée. » Il l’entendait, elle pleurait à l’autre bout du fil. C’est lui qui raccrocha sans prévenir. Il se laissa tomber dans le fauteuil et laissa ses larmes couler. Aaron n’avait pas vu sa petite sœur s’approcher de lui. « Pourquoi tu pleures ? » Surpris, il sursauta et s’essuya les yeux avant de prendre sa petite sœur dans ses bras et de lui dire : « Je suis là Chloé, je te promets de ne jamais partir et de toujours être là pour toi tu as compris ? » Elle le regarda surpris et lui dis : « Pourquoi tu me dis ça Aaron ? » Une larme coula de nouveau sur sa joue. « Parce que papa n’est plus là pour le faire. »

Aaron était plombier. Enfin depuis quelques mois maintenant. Il avait arrêté l’école à la fin du lycée n’ayant pas les moyens financiers de payer l’université ni le niveau scolaire pour une bourse. Il aurait pu si seulement il s’était intéressé à l’école plutôt qu’aux travaux manuels. Sa mère avait été désolée mais en même temps elle était contente car il était un soutient financier pour les dépenses de sa sœur en vêtement. Celle-ci était au lycée et elle s’était passionnée pour la mode ce qui ne faisait ni le bonheur de sa mère ni celui de son frère qui devait payer la note. Aaron était assis derrière un bureau pour les facturations, le patron l’avait mis là pour la semaine sauf en cas d’urgence. Un gars en costume est entré un beau jour alors qu’il avait vingt-trois ans. « Bonjour, je peux vous aider ? » Le gars en question enleva ses lunettes de soleil et sortit un papier. « Je cherche Aaron Redstone si vous pouviez m’aider. » Le jeune homme en question se demanda ce qu’il avait fait de mal et ne sentait rien de bon venir … « C’est moi monsieur, que puis-je faire pour vous ? » Le gars lui sourit avant de lui dire : « Je viens à propos de votre père, il vous a légué 500 000 dollars. » Le coup était trop gros, Aaron s’appuya sur le bureau pour ne pas tomber. « Je crois que vous vous trompez, mon père n’a jamais eu autant d’argent entre les mains. » Apparemment, ce qu’il considéra comme un notaire semblait au courant de son ignorance. « Il avait une affaire à New-York avec un ami à lui qu’il avait fait fluctuer au fil des années. Sa part s’élève à cette somme, le restaurant va fermer car l’ami de votre père prend sa retraite. Je viens donc m’occuper des papiers. Je vous les donne et je vous laisse quelques jours pour les regarder. On va dire que l’on se donne rendez-vous ici à la même heure dans trois jours ? Je vous laisse mon numéro si vous avez une question. » Il posa sa carte et les papiers sur le bureau et repartit sans un mot. Aaron s’assit dans le fauteuil et jeta un coup d’œil aux papiers. Aucune arnaque en vue, simplement la vérité. Il rentra chez lui le soir et en parla avec sa mère. « Tu savais que papa possédait la moitié d’un restaurant à New York ? » Il prit une bière au frigo et s’assit dans le fauteuil en fasse de sa mère. « Non mon chéri, je ne savais pas. Tu comptes faire quoi ? » Aaron y avait pensé toute l’après-midi et était arrivé à une conclusion. « C’est ma chance pour avoir un vrai travail. Je vais reprendre le restaurant et aller vivre à New-York, cela vaut mieux pour moi, j’étouffe ici. » Dit-il à sa mère avant de boire une gorgée de bière. « Je le savais bien que tu partirais un jour mon chéri. Soit heureux, c’est tout ce que je veux et arrête de t’en faire pour moi, mes amies veilleront sur moi. » Lui dit-elle après une bise et avant de monter se coucher. Montant à son tour, Aaron frappa à la porte de sa sœur et vu qu’aucune réponse n’en sortit, il ouvrit la porte pour trouver un lit vide et une fenêtre ouverte. Elle voulait jouer à ce jeu ? Elle allait perdre … Il s’allongea sur son lit et attendit qu’elle revienne. Quand elle le fit, il dit : « Alors on sort comme une fugueuse ? » Elle sursauta ne s’attendant pas à sa présence. « Qu’est-ce que tu fous là Aaron ? » « Ne joue pas à ça avec moi Chloé ! T’étais où ce soir ? » Elle soupira : « Arrête de jouer au grand frère protecteur, c’est pénible ! Je peux me débrouiller toute seule ! » « C’est faux Chloé, tu sais très bien que c’est faux. Je te conseille de ne jamais recommencer. » « Ou quoi ? » « A quoi tu joues ce soir exactement ? » « A rien du tout cher frère, j’essaye de te faire comprendre que tu me pourris la vie ! » « Et bien cela ne sera plus long, je pars à New-York ! » Dit-il en criant avant de partir dans sa chambre en claquant la porte. C’est la dernière conversation qu’il a eu avec sa sœur avant de partir à New-York et depuis qu’il y est. Les seules nouvelles sont celles de sa mère.

New-York … Aaron y habitait depuis deux ans maintenant dans un appartement qu’il ne se voyait pas encore quitter. Comme prévu, il avait racheté les pars de l’associé de son père et redonné un coup de jeune au restaurant avant de prendre la tête des cuisines et de gérer l‘affaire. Il n’avait pas prévu d’apprécier à ce point la cuisine et ce restaurant mais maintenant, il ne se voyait faire rien d’autre. Il avait commencé à fréquenter un café en particulier, le Central Perk où il avait rencontré des amis et il y avait rencontré sa voisine, Neela. Ce qu’ils avaient en commun ? Pas grand chose et ils adoraient se lancer des pics. Aaron ne mit pas longtemps à découvrir que c’était sa voisine et rien que pour l’embêter, il avait pris pour habitude de squatter son appartement, se servant dans le frigo et pleins d’autres choses. Elle l’ignorait mais elle lui avait tapé dans l’œil dans ce café au milieu de sa famille et de ses amis car Aaron avait vite compris que c’était plus qu’un groupe d’amis qu’elle avait autour d’elle. Et puis petit à petit, ils s’étaient rapprochés jusqu’à ce que la tension entre eux ne devienne trop forte. Et puis l’inévitable avait finis par arriver, ils avaient couché ensemble et cela s’était reproduit plusieurs fois. Cependant, un matin, alors qu’il venait piquer quelques petits trucs à manger dans l’appartement de sa voisine, il la vit sortir de la salle de bain, avec quelque chose d’intéressant dans les mains … « Trey, ça fait des heures que je t'attends ! C'est la panique totale, je ... Jagger ! Qu'est-ce que ... » Il déposa ce qu’il avait dans les mains sur la table de la cuisine avant de s’approcher en lâchant un : « Bing ! » C’était comme cela qu’il l’appelait quand il était énervé et il ne savait pas vraiment comment réagir à cette nouvelle. « C'est la panique totale ! Je ... Je ... J'ai du retard, et ma mère n'arrête pas de me dire que si je continue à manger autant je vais finir pareil qu'elle lorsqu'elle était ado, et là mon père n'a pas pu s'empêcher de faire une blague graveleuse et ... » Il ne réfléchissait plus, les idées se mélangeaient trop vites : « Nan mais attends, on prend toujours nos précautions ! C'est pas possible ! » « Le mois dernier, dans ta voiture. » Et merde ! Comment ils avaient pu être aussi irresponsables ! C’était impossible on est d’accord. Mais tant pis, cela n’avait pas d’importance comment, Aaron devait assumer les conséquences et il avait quelques qualités que son père lui avait transmises. « Attends, tu veux dire tu es ... Ecoute, c'est vrai qu'on est pas vraiment un couple, même pas du tout, que tu es incroyablement chiante quand tu t'y met, que je ne suis pas un modèle de sainteté, mais il y a une chose que tu pourras pas m'enlever, c'est le fait que je suis quelqu'un de droit, d'honnête et de loyal. Alors, si jamais un bébé venait monde, je serais là pour t'aider Neela-Ross Bing, et je serais heureux d'avoir ce bébé avec toi ... » Il était prêt à être responsable, quelque chose en lui lui disait que ce n’était peut-être pas une mauvaise chose, qu’il allait pouvoir se poser mais elle le coupa dans ses pensées en disant : « Le résultat est négatif. » Dans ces moments là, on veut sauver la face, on a besoin de sauver la face mais quelque chose s’était brisé en lui. « Oh. Dieu merci. Nan mais c'est vrai, tu nous vois, tout les deux avec un gosse ?! Nan mais sérieusement ! Allez, j'ai rencart, a plus ! » Il était partis laissant son butin derrière lui et en rentrant chez lui. Non, il n’avait pas de rencard, il commençait à vouloir d’une vie poser, à ne pas vouloir changer de fille tous les soirs et il ne savait pas comment cela avait pu arriver mais il s’était attachée à elle, plus qu’il ne l’aurait voulu. La voir avec un autre ça devenait impossible, elle était à lui et personne d’autre. Enfin heureusement qu’elle ne lisait pas ses pensées parce que sinon elle le tuerait. Depuis ils s’évitaient ne sachant plus comment gérer la situation mais elle lui manquait, terriblement surtout quand elle lui criait dessus avec son air super mignon et ses sourires … Amoureux ? Non bien sûr que non ! Qui oserait en parler ?