► VOYAGE AU CENTRE DU CERVEAU

Première chose à distinguer chez Sunday, sans aucun doute un tempérament fort.
Femme de logique et de raisonnement, franche et décidée elle n'a pas et n'a jamais eut froid aux yeux. Depuis toute jeune elle est ainsi, première à tenir tête, à élever la voix voir même à en venir aux mains si cela s'avère nécessaire et ce n'est pas à presque vingt-trois ans qu'elle changera.

La répartie piquante et bien servie il est bien rare voir impossible qu'elle n'ait pas le dernier mot ; pouvant en finir aussi bien en quelques mots qu'en de longues tirades.
Sunday ne cachera jamais aucune de ses opinions et si elles choquent ou dérangent les bonnes mœurs qu'importe, que les autres s'en débrouillent ce n'est pas son affaire. Pas non plus sur la réserve ou sur l'hésitation, la phrase « le ridicule ne tue pas » est pour elle sans aucun doute ; après tout il y a toujours moyen de trouver plus ridicule encore en face de soit et passer les jours sans rien tenter -même les choses les plus bêtes- serait à ses yeux un pur ennui.

Fière oui, arrogante parfois mais blessante jamais. Au grand jamais elle ne blessera volontairement et en connaissance de cause pas plus qu'elle ne se jouera des sentiments d'autrui. Elle a beau se tenir volontairement loin de toute émotion dites « humaine » ce n'est pas pour autant qu'elle s'amusera au dépend des autres.
De nature, la jeune femme préfère sa solitude et clamera haut et fort qu'elle n'aime pas les gens, bien plus à l'aise dans son appartement qu'au milieu d'un quelconque rassemblement. Mais en habile logicienne elle saura donner le change un temps s'il le faut réellement, servant ses sourires les plus faussement aimables pour mieux pester ensuite une fois isolée.

Mais loin de tout cela, elle se révèle charismatique, charmante sans même le chercher et si ses petits airs narquois, son caractère très libéré et son amour de la provocation ont vite fait d'horripiler ils se font malgré tout plaisants selon les situations. Joueuse surtout sur les mots elle saura se montrer attendrissante parfois et son ouverture d'esprit en fait quelqu'un de très à l'écoute pour peu qu'elle vous ouvre sa porte.

Parlez lui d'amour, de vie de couple, c'est à ses yeux d'un fleur bleu si abominable qu'elle qualifie la seule idée d'une relation à long terme comme un « piège à cons pour les gens ayant du temps à perdre ». Parlez lui des hommes elle vous dira qu'ils l'ennuient profondément et que leur compagnie la lasse trop vite. Parlez lui des femmes il faudra alors trouver quelqu'un rivalisant d'intelligence et de réplique face à elle et si cette femme existe sans doute est-elle sa plus proche amie.

Dernier point mais non des moindres ; ces manies et autres dérivés qui en font la femme qu'elle est.
Adepte du rangement Sunday le voit comme étant primordial ; et malheur à la personne osant briser ses habitudes.
Pas partisane des réveils trop matinaux ; sans doute n'existe-t-il rien de pire pour la mettre de mauvaise humeur et lui tirer un mot lorsqu'elle sort du lit avant dix heures tapantes relève de l'exploit alors qu'en contrepartie, elle pourra veiller soixante dix heures d'affilée si une chose la passionne suffisamment.

Et si de loin elle peut sembler bien angélique mieux vaut ne pas s'y fier …
Gentil n'a qu'un oeil dit le proverbe ; à juste titre ici.

►IL ÉTAIT UNE FOIS

Minuit, les lumières de la ville illuminaient les rues assombries. La nuit tombée, les travailleurs rejoignaient leurs foyers avant de s'endormir lentement se faisaient rattraper par l'énergie dépensée sur plus de douze heures d'affilée mais les rues n'en étaient pas inhabitées pour autant. Un autre peuple sortait de l'ombre pour se poster de façon régulière à des emplacements précis connus de leurs plus fidèles clients. Les filles de joies maquillées plus que de nécessaire commençaient leur business, un travail difficile moralement et physiquement. Leur jeune âge allant de 17 ans à 22 ans choquait la plupart des habitants de ces rues mais tous fermaient les yeux, les laissant vivre leur vie selon leur choix. Le plus vieux métier du monde dénigré par son manque d'intégrité permettait à des adolescentes de se nourrir et d'avoir un toit au-dessus de la tête. Pour la plupart, leur vie déroulait un véritablement cauchemar vivant, emprise dans un tourbillon infernale dont elles ne pouvaient se détacher. Parmi les plus beaux spécimens de la soirée, une jolie brune âgée de 21 ans, s'était vêtue d'une mini-jupe révélatrice, montrant ses longues jambes fines, d'un débardeur blanc dévoilant son sous-vêtement de couleur noir. Tenue provocatrice aussi affriolante permettait à la gente masculine de s'arrêter à ses côtés et lui donner son salaire de la soirée. Un sourire s'affichait sur son visage aussi faux que son intérêt pour son métier son cœur s'étant brisé deux années auparavant, pourtant, la vie devait continuer. Une rencontre fortuite conduisit sa vie sur une nouvelle route. La jeune mère célibataire trouva un bon partis en la personne de Mike Stevenson, un homme talentueux et passionné par les finances internationales. Cette nuit là, un miracle eut lieux, un accident lui permis de tomber enceinte et de rattraper ses erreurs passées. Lorsque la nouvelle lui fut révélée par un médecin l'ayant prise en charge pour quelques vertiges, des larmes de joies roulèrent le long de ses joues n'espérant plus qu'un tel événement puisse lui arriver. Avec cet homme à ses côtés, sa vie a considérablement changé, lui offrant l’espoir d’une vie descente loin de la pauvreté de sa famille.

Le 16 décembre 1989, une jeune femme d’origine américaine traversa la ville en tenant fortement son ventre bien rond, son visage marqué à intervalle régulier, par la douleur qu'elle ressentait dans le bas de son ventre. Pourtant, son sourire reprenait toujours le dessus, la joie immense se lisait sur son visage car un enfant allait bientôt naître, sa petite fille qui allait changer son destin et lui permettre de réparer la douleur passée tout en comblant la perte de vue d'un être cher à son cœur. Parfois, de petits coups de poings et de pieds de la petite rebelle marquaient sa présence et sa vivacité. L'heure n'était pourtant pas à la plaisanterie, les contractions se faisaient de moins en moins espacées, sa petite fille voulait voir le jour et connaître la vie extérieure et non celle d'une piscine avec self service intégré. Enfin, le taxi s'arrêta devant l'hôpital de la ville de Miami. Aussitôt, un médecin sortit pour accueillir la future maman et la placer sur un brancard, l'amenant lentement mais sûrement en salle de travaille moment tant attendu ne se fit pas prier, la petite voulait voir le monde avec ses petits yeux, Isobel poussait fortement écrasant les barres de chaque côté de son lit de fortune. Une seconde, un soupir, un cri, voilà un nouveau-né, une nouvelle vie qui venait d'apparaître. Un petit être fragile criait pour libérer ses poumons d'un liquide qui l'empêcher de prendre pleine leur fonction, annonçant à qui de droit que Sunday, Melody Stevenson vivait.

La jeune plante grandit pour devenir une petite fleur encore fragile mais qui s'épanouissait de jour en jour. L’enfant avait choisi d’apprendre la gymnastique réclamant une discipline de fer et une souplesse importante. Sa vie se modifia l’année de ses douze ans, lorsque ses parents se déchirèrent face à l’incompréhension. Isobel replongeait dans un tourbillon infernal de solitude et de dépression. Son mari ne supportait plus ses phases négatives et commençait à craindre la sécurité de leur fille. Sans prendre plus de gants et de considération, Mike remplit un formulaire de divorce avant de le faire signer par sa femme. Il dût se battre pour avoir la garde de sa petite fleur espérant la sortir de ce climat négatif pour lui offrir une vie nouvelle. Et quel meilleur départ que de changer de ville ? L’homme d’affaire demanda sa mutation à New York où il espérait offrir à sa fille un meilleur avenir. Sunday ne comprenait pas les raisons de ce déménagement soudain ni même pourquoi elle disait simplement adieux à tous ses amis. Dans la capitale, le rythme était différent, ce qui fit changer Sunday qui était entré dans le groupe des pimbêches arrogante, hypocrite et adepte des coups d'un soir.

Bien vite, les années défilèrent jusqu’à ce qu’un courrier face basculer sa vie. Un dossier d’inscription dans la célèbre école pour hôtesse de l'air à New York, lui avait été adressé directement. Ses yeux s’arrondirent sous le choc, visiblement sa demande avait était accepté. Un tel cadeau ne pouvait se refuser, aussi, elle s’empressa de le compléter avant de le transmettre à l’adresse prévue. La rentrée suivante fut le début d’un nouveau départ. Qui aurait cru que la belle aurait voulue devenir hôtesse de l'air ? Plutôt actrice ou sportive professionnelle, eh bien non ce n'était pas ce qu'elle voulait. Aujourd'hui Sunday vit seule dans un appartement à côté de l'université.