« Aller, un de perdu, dix de retrouvés ! » La jeune femme soupira tout en balançant son sac dans un coin de l’appartement qu’elle partageait avec son frère depuis quelques mois déjà. Un vrai calvaire de vivre avec celui là, soit dit en passant, elle l’aimait bien sûr, mais le critiquer, râler après lui, c’était plus fort qu’elle, alors juste pour l’emmerder, elle avait tendance à considérer que vivre avec lui était un vrai calvaire. Elle se laissa tomber comme une masse sur le canapé, à côté de lui. « C’est ça ouais. Et mon cul c’est du boudin. Dix de retrouvés, tiens ce serait cool, hop, une rupture et dix gars d’un coup dans mon lit ! » Son frère fronça les sourcils tout en rigolant. Il y avait sans doute des trucs qu’elle devait éviter de dire en sa présence, des trucs de ce genre. « Bha si jamais ça arrive prévient moi histoire que je ne dorme pas ici. » Elle rigola à son tour avant d’aller se blottir contre lui. Même si elle passait son temps à le critiquer, il restait une très bonne source de réconfort. « T’inquiètes, ça risque pas d’arriver, je suis pas encore dévergondée à ce point. » Heureusement d’ailleurs. Elle était tout à fait le genre de filles à prendre tout un tas de trucs à la légère, le genre de fille qui n’avait pas vraiment de tabou et qui s’était déjà retrouver à danser presque nue durant une soirée beaucoup trop arrosée, mais elle avait des limites et à part quand elle était trop bourrée pour ne serait-ce que se rappeler de son prénom, elle restait une fille un tant soit peu raisonnable. « Je suis rassuré alors, j’aimerais pas que ma sœur soit une trainée. » Il avait bien raison dans le fond, elle non plus elle n’aimerait pas en être une, personne n’aimerait être considérée comme une trainée de toute évidence, enfin ce n’était que son point de vu sur la question, chacun son avis sur la chose, mais c’est un peu comme ‘est-ce qu’il vaut mieux être heureux et riche ou pauvre et malheureux ?’ bha tout le monde est d’accord pour dire qu’il vaut mieux être heureux et riche, c’est pareil. Il vaut mieux ne pas être vue comme une trainée, c’est très péjoratif. « Tsais quoi ? Je crois que c’est Percy la chanceuse dans l’histoire. Elle a ce type là, machin le-gars-mariage-arrangé et avec le temps elle est tombée amoureuse, alors sa vie est belle, même ghagha l’autre type ne vaudra jamais mieux que Corey, mais c’est son choix et elle serait forcément plus heureuse avec Corey parce que c’est le père de son enfant et parce que ce serait pas union arrangée à la con. Mais elle est heureuse quand même. Moi je viens d’apprendre que mon mec c’était tapé une blondasse moche, celle qui a eu le poste que je voulais tiens. Salope. » Elle entendit son grand frère prononcer un ‘hum’ d’approbation, au beau milieu d’un soupire, peut-être qu’il ne comprenait pas totalement le point de vu de sa sœur, peut-être qu’elle-même elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle disait, elle était une féministe en puissance qui n’arrivait pas à comprendre à quoi pouvait rimer un mariage forcé, si ce n’est à ramener la femme à ce qu’elle était bien des siècles auparavant. Habituellement elle était plutôt du genre à dire qu’il y avait des femmes qui s’étaient battues pour qu’elles aujourd’hui elles puissent être libre, alors il ne fallait pas qu’elles se soient battue pour rien, il ne fallait pas accepté des conditions de vie débile, il ne fallait pas épouser un type juste à cause d’une décision familiale, le mariage ce n’était pas un truc à prendre à la légère, on ne disait pas oui je t’épouse à un gars comme on pouvait lui dire oui je te passe le sel. « Ça reste un mariage arrangé, un gros tas de bouse pour elle tout comme pour lui si tu veux mon avis, elle l’aime peut-être, il n’empêche qu’ils n’ont pas pris la décision de se marier et ça c’est mauvais. Il finira par coucher avec une blonde moche qui en plus lui aura volé son poste … » Elle leva les yeux vers son frère, un sourcil relevé. « Arrête, ça n’arrive qu’à moi ça. Je lui souhaites pas ça … mais je sais que ça craint cette histoire de mariage arrangé, jpense pas que ça puisse mener aussi loin d’un vrai mariage, même si elle l’aime aujourd’hui, mais si elle est heureuse pour le moment, c’est bien pour elle … » Il haussa les épaules, il n’était sans doute pas un spécialiste des histoires d’amour et encore moins des mariages arrangés, mais bon, il avait dit ce qu’il en pensait. « Je sais pas. En tout cas crois moi, je laisserais jamais personne te forcer à te marier toi. » Elle sourit, il était chou des fois quand même, cela dit, ce n’était pas demain la veille qu’elle le lui dirait haut et fort, elle avait bien trop de fierté pour ça. « Merci, en même temps je pense pas que papa décide de me marier de force un jour. » Ça ne risquait pas. Sa mère et lui avaient passer leur vie à prouver à leurs enfants que l’amour était la plus belle chose du monde. Eux, ils s’aimaient depuis des années et rien ne les avait jamais séparés. La famille Keeper avait toujours été une famille unie, une famille heureuse et même si elle avait souvent râler après ses parents, ne serait-ce que quand son père l’obligeait à aller se changer dès que d’après lui, elle portait une jupe trop courte, elle les aimait vraiment. Aujourd’hui, ils avaient tiré leur révérence, ils avaient pris une retraite bien méritée sur les côtes françaises. Ils avaient bien le droit, ils avaient tout donné pour leurs enfants, maintenant, les deux gamins étaient assez grands pour se gérer tous seuls, malgré les problèmes qu’ils étaient amenés à traversés.

« Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! » Un crie de joie balancé au beau milieu de son appartement et voilà qu’elle se mettait à sautiller partout comme une gamine enjouée. Elle n’était qu’en train de consulter ses mails en soit, il n’y avait pas franchement de quoi sauter de joie là dedans, mais le contenu de l’un des mails avait suffit à la rendre heureuse. Elle entendit la porte de la chambre de son frère s’ouvrir à la volée, ce dernier l’avait entendue crier, alors il s’était de suite inquiété, le truc typique du grand frère protecteur. Il venait à peine de se réveiller, mais elle ne fit pas attention à sa tronche d’endormi avant de lui sauter dans les bras comme une hystérique. « Tu viens de gagner à la loterie ou quoi ? » Oui, ça aurait également été une bonne nouvelle ça aussi, mais non ce n’était pas ça, elle ne pouvait pas encore se venter d’être devenu millionnaire, dommage. « Non ! C’est Corey ! » Son ainé leva un sourcil, de toute évidence, il ne la suivait pas totalement là, comme souvent d’ailleurs, en même temps, ça lui apprendrait à ne raconter qu’à moitié le fond de ses pensées. « Lui, il a gagné à la loterie ? » En même temps, il ne faisait pas non plus d’effort le bougre. Elle ne savait pas si ça lui aurait profité à elle qu’il gagne à la loterie, quoi qu’elle était quand même sa meilleure amie depuis l’école primaire, ne l’oublions pas. « Non plus. Il revient à New-York ! » C’était une excellente nouvelle pour elle, c’était son meilleur ami et la distance entre eux deux lui faisait du mal, bien sûr il y avait toujours Percy qui elle, était sa meilleure amie et il y avait toujours son grand frère qui était de loin la personne la plus importante au monde à ses yeux, même si, encore une fois, ce n’est pas demain la veille qu’elle se déciderait à l’admettre. « Ha, c’est cool ça ! » Evidemment, il n’avait pas grand-chose de plus à ajouter, ce n’était pas son meilleur ami à lui, cela dit, il était content de voir ce radieux sourire sur les lèvres de sa sœur. Au moins, le retour de Corey semblait d’ores et déjà avoir fait oublier à la jolie brunette qu’elle venait à peine de se faire cocufier par son petit ami. « Mais oui ! C’est formidable ! Il va revenir ! Il va retrouver Percy et son enfant ! Et hop hasta la vista le mariage arrangé ! C’est parfait ! Va falloir célébrer ça, je vais organiser une putain de fête mon p’tit gars ! » Il soupira. Finalement, sa sœur était sans doute un cas désespérer, elle se réjouissait du retour de son meilleur ami juste parce qu’elle pensait qu’il allait pouvoir séparer Percy et Lawrence. Elle pensait au triomphe du véritable amour et elle pensait vraiment que Percy et Corey était fait l’un pour l’autre, elle était décidé à les réunir. Bien sûr, elle était aussi très heureuse que Corey revienne parce qu’il était son meilleur ami et qu’elle l’adorait vraiment, elle ne voyait pas dans ce retour qu’un plan machiavélique pour sauver sa meilleure amie d’un mariage forcé, quand même, elle n’était pas grave à ce point là. « Okay. T’es bizarre comme fille tu sais. Presque flippante. Alors en tant que grand frère, je vais te donner un conseil, un conseil auquel tu ne feras pas attention, parce que je te connais comme si je t’avais faite, mais un conseil qu’il faudra que tu tâches de te souvenir si un jour tu te retrouves seules parce que tes deux meilleurs amis t’es voudront à mort. Tu m’écoutes ? Ne te mêle pas des affaires des autres et ne cherche surtout pas à jouer les entremetteuse Abbie. » Elle le regardait les sourcils haussés avant de hausser les épaules, il avait raison, elle n’allait pas faire attention à ce conseil, elle allait se mêler de leurs affaires et elle allait jouer les entremetteuses, c’était tout à fait ça le plan. Elle ne perdrait pas ses meilleurs amis parce qu’ils étaient ses meilleurs amis et qu’ils se rendraient compte un jour que c’est bel et bien elle qui a raison. « Ouais, nan. Garde le toi ton conseil il est stupide. Enfin bref, tu veux un café ? » Détournement de conservation qui fit soupirer l’ainé des Keeper. Mais elle était comme ça la cadette, elle était persuadée d’avoir raison et rien ni personne ne lui prouverait le contraire. Elle était effroyablement têtue, un défaut qui selon elle, avait du bon puisque ça lui avait toujours permis de ne pas lâcher l’affaire et cette fois encore, elle ne lâcherait pas.



« Ho mon dieu, pardon, je suis désolée, je suis débile, ho mon dieu. Je m’en veux, vous allez bien ? Dites quelques chose je vous en suppli, au mon dieu soyez pas mort ! » Elle était accroupi à côté d’un type qu’elle venait de renverser en faisait sa marche arrière, sans regarder derrière elle justement. Elle n’avait pas fait exprès, elle n’avait pas roulé vite du tout mais quand même, elle n’avait jamais doute jamais eu aussi peur de toute sa vie qu’en cet instant. « Nan, c’est bon. Je suis pas mort. » Il se redressa difficilement, grimaçant sans doute à cause de la douleur, il venait de se faire renversé par une tarée, normal qu’il ait mal. « Ho mon dieu merci. Je ne me serais jamais remise si j’avais tué quelqu’un. Je suis vraiment désolée. Attendez, je vais vous aider à vous révéler … » Sur ces mots elle aida le jeune homme à se remettre sur ses jambes. Il était plus grand qu’elle, plus musclé qu’elle, mais quand même, elle réussi à l’aider, c’était bien la moindre des choses qu’elle pouvait faire. « Merci … Je veux dire, merci de m’aider, pas merci de m’avoir renversé … » Il lui adressa un léger sourire auquel elle répondit bien que la gène et l’inquiétude se lisait parfaitement sur son visage. « Je suis vraiment désolée. Je vais vous accompagné à l’hôpital … » Il rigola légèrement, avant de la regarder, les sourcils haussés. « Je suis prudent et je ne suis pas sûr que monter dans la même voiture que vous soit une bonne idée, j’ai vu votre façon de conduire de très prés » Quelle nase, elle venait de renversé un type, un type sexy en plus. Elle tacha d’ôter cette dernière partie de ses pensées de sa tête, c’était beaucoup plus raisonnable. « Nan nan, j’étais juste en train de répondre à un sms alors j’ai pas fait attention, mais j’ai mon permis de conduire et je suis sobre, j’ai un éthylotest dans mon sac si vous voulez vérifier, mais je peux vraiment pas vous laisser là, je culpabiliserais beaucoup trop … et puis, c’est un minimum pour me faire pardonner … » Elle pinça les lèvres, encore gênée, elle était nulle, vraiment nulle comme fille, maladroite comme pas deux, tête en l’air et dangereuse qui plus est ! « Bon d’accord, j’accepte alors … » Elle lui sourit avant de l’aider à monter dans sa voiture pour le conduire jusqu’à l’hôpital. Heureusement, le bilan des médecins fut positif, il n’avait rien. Un vrai soulagement pour la jeune femme, comme pour lui d’ailleurs. Au moins, la prochaine fois, elle ferait attention en faisant sa marche arrière, c’était bizarre, ce temps qu’ils avaient passés tous les deux aux urgences, ces nombreuses heures étaient passées très vite, ils avaient appris à se connaitre, ils avaient rigolé ensemble, et finalement, ils étaient partis chacun de leur côté et peut-être qu’ils n’étaient pas amenés à se croisés de nouveaux, après tout, New-York, c’était vaste comme ville. Pourtant cette rencontre semblait avoir mené jusqu’à une belle histoire.



« Tiens, qu’est-ce que tu fais là avec … elle ? » Abigaël releva le regard vers la personne qui venait de parler, une jolie femme, qui se tenait à côté de leur table. Elle reposa son regard sur le jeune homme qui avait soudainement plongé ses mains sous la table, bizarre pour un type qui était en train de manger quand même. « C'est ne amie. La fille qui m’a renversé la dernière fois … » Abbie fut assez surprise du terme employé. Elle avait couché avec lui quand même, à ce stade ça aurait du dépasser l’amitié. Il reposa ses mains sur la table et c’est avec une grande surprise que la jeune femme pu apercevoir une alliance à son doigt. Elle resta bouche bée, regardant alternativement le visage du type dont elle était bêtement tombée amoureuse et sa main. Il était marié le saligot. Elle posa soudainement son regard son propre couteau qu’elle avait encore en main avant de reposer un regard noir sur l’homme en face de lui. Non. Ce n’était pas une bonne idée, le poignarder semblait vraiment être la pire option parmi tout le panel qui s’offrait à elle. Elle devait faire le meilleur des choix possibles, chose qui était quand même sacrément difficile. « Tu déjeunes avec la fille qui a failli te tuer ? » Elle était bien incapable de prononcer le moindre mot elle, trop occupée à fusiller du regard celui qui lui faisait face, tout en écoutant ces pathétiques réponses. « Oui, c’était un accident, une erreur … pas de rancune. » Quel idiot. Finalement elle posa ses couverts se leva de table et attrapa sa veste, elle ne pouvait définitivement pas supporter ça plus longtemps, cette impression d’être piétiné dans tous les sens c’était insupportable. « C’est ça ouais. Sans rancune … » Elle laissa échapper un léger rire ironique et nerveux avant d’enfiler sa veste et de s’enfuir de la salle. Arrivée dehors elle s’empressa d’allumer une clope, comme si ça allait suffire à la détendre, sentant les larmes commencer à monter elle se dépêcha de bouger dans le but de rentrer chez elle. Quelle conne elle faisait encore une fois. Quelle grosse greluche, elle s’était faite avoir en beauté cette idiote. Elle s’en voulait presque autant qu’elle lui en voulait à lui, cet espèce d’abruti qui avait omis de lui préciser qu’il était marié. Qu’elle conne. Jamais elle n’avait eu l’impression d’être aussi trahie, peut-être parce qu’elle n’avait jamais autant aimé quelqu’un, ce n'était peut-être pas ça le pire dans toute l'histoire, le pire c'était sans doute qu'elle était enceinte de cet imbécile.