CHAPITRE UN - Quand on avait sonné à la porte, il était vingts-deux heure. Je faisais mes devoirs sur le canapé. Mon père, lui, était assis dans son bureau et lisait le dossier qu'on lui avait demander d'analyser. Maman regardait un film à la télévision tout en faisant du crochet : une couverture mauve et blanche qui était presque terminée. Maman c'était levée pour aller ouvrir. Puis elle avait froncé les sourcils : un policier se tenait sur le seuil. Avant même qu'il eût le temps de prononcer un mot, elle avait compris.
« Dany ! Dany vient ! » Mon père était sorti du bureau et avait marqué une pause au milieu du salon. Il tenait une chemise cartonnée à la main. De l'autre, il avait ôté ses lunettes et les avait glissées dans sa poche. Puis il avait marché vers l'entrée.
« Dr Harrison ? » « Oui ? » « Votre fille répond bien au nom de Jonah ? » En entendant le nom de ma soeur, j'avais bondi du canapé et jeté un regard du côté de la pendule. Il n'était que vingts-deux heures. Jonah avait la permission de onze heure. Cela signifiait que rien de grave ne pouvait s'être produit ... Non ?
« Oui » avait-il répondu d'une voix blanche et monocorde.
« Je suis vraiment désolé, Mr Harrison, mais votre fille ... » Je ne me rappelle pas la suite de la phrase et ai oublié les mots exacts, sans doute à cause de ce qui a suivi. Mon père a lâché la chemise cartonnée, et des feuilles de papier avaient volé à travers le vestibule. Ma mère a crié
« Non ! » encore et encore, puis elle avait laissé échapper une sorte de râle inintelligible, et elle s'était écroulée sur la tapis. Aussitôt, papa et le policier s'étaient accroupis près d'elle pour essayer de l'aider à se relever et à se calmer. Mais il n'y avais pas moyen de l'apaiser. Finalement, mon père était allé cherché la trousse de secours et lui avait fait une piqûre. Je m'étais agenouillée près de maman et je l'avais serrée contre moi. Je n'avais encore jamais vu ma mère dans cet état. Jamais. Finalement, elle s'était endormie dans mes bras, là, à même le sol. Papa était resté tout près, parlant à voix basse avec les deux policiers. Puis il s'était accroupi, il avait prit maman dans ses bras et l'avait portée jusqu'au canapé. J'avais l'impression de vivre un cauchemar. Rien ne me semblait réel. Jonah ne pouvait pas être morte. C'était impossible. Et je ne savais rien encore. Je n'imaginais pas l'étendue de l'horreur qui venait de s'abattre sur ma famille. Je pensais qu'il s'agissait d'un accident de voiture.
« ça va aller ? » Papa venait de s'approcher de moi
« Il faut que j'aille avec le policier pour ... » identifier le corps avais-je songé en repensant à tous les feuilletons télévisés au cours desquels les acteurs prononçaient cette petite phrase. J'avais passé l'heure suivante en état de choc, les yeux fixé sur le portrait de ma soeur qui était accroché au mur. Je me disais constamment que je devrais pleurer, mais j'en étais incapable. Sans doute parce que rien de tout cela n'était réel. Je m'attendais à vois Jonah franchir le seuil de la maison en demandant ce qui se passait. La jeune femme policier qui était resté avec moi m'avait fait la promesse solennelle qu'ils allaient retrouver et arrêter l'homme qui avait fait cela, avec au fond des yeux une lueur farouche. C'est à ce moment précis que j'avais compris la vérité. Ma soeur n'avait pas été la victime absurde d'un accident de voiture, quelqu'un l'avait tué. J'avais survécu à cette nuit de cauchemar en grande partie grâce à cette femme policière et à la promesse qu'elle m'avait faite. L'idée qu'ils allaient retrouver le meurtrier et violeur de ma soeur - qui n'était autre que l'un de nos voisin - m'avait permis de me concentrer sur un objectif ; elle m'avait fourni un visage à haïr.
CHAPITRE DEUX -
« Je pense que tu devrais en parler à quelqu'un. » je fis mine de réfléchir une poignée de seconde puis croisais le regard soudain sérieux de ma mère, elle avait les sourcils froncé comme lorsqu'elle essaye de lire en moi, encore une fois cette discussion venait sur le tapis
« Je ne suis pas sure d'en avoir envie ... » puis elle se mit à soupirer doucement avant de me regarder tendrement, à nouveau je fis mine de réfléchir en posant mon tout petit poing sur mon menton. Tout cela n'avait aucun sens ! J'avais beau retourner la chose sous tous les angles dans ma petite tête de fillette de neuf ans, je n'arrivais pas à comprendre comme cela avait put se produire.
« Tu sais ... Je pense que ça peut te faire du bien. » à nouveau mes grands yeux verts se posèrent sur la jeune femme en face de moi, qui me regardait avec cette expression douce et compatissante qu'ont les mamans.
« Je veux que tout aille pour le mieux pour toi tu sais. » avec un sourire qui trahissait un malaise bien plus profond elle me caressa les cheveux tendrement et se leva pour ranger sa tasse de café dans le lave-vaisselle. Toujours perdue dans mes pensée je regardais sans les voir, mes miel pops tournoyant dans mon bol. Il n'y avait pas de lait, je déteste le lait.
« Mais je peux te parler à toi, toi aussi tu as besoin de parler non ? » tournée jusqu'alors vers le plan de travail, ma mère fit volte-face et son visage joyeux se crispa légèrement mais elle garda son doux sourire même si je voyais bien que parler de ça la faisait souffrir plus qu'autre chose même si elle tentait de sauver les apparences et s'approcha à nouveau de moi pour finir par s'accroupir devant ma chaise.
« Tu sais, je pense qu'il serait quand même bien que tu en parles à quelqu'un d'autre. » son visage exprimait à présent une certaine appréhension mêlée à un regard interrogateur, elle tentait de savoir si j'avais bien compris ce qu'elle venait de dire. Dans ma tête les différentes idées se mettaient en place et je commençais enfin à comprendre tout ça. Maman avait réussi à surmonter cette épreuve et celle qui a suivi tant bien que mal, elle soufrait plus qu'il n'y paressait mais ne le montrait pas, elle restait forte et je me doutais que c'était pour ne pas m'inquiéter mais je sentais bien qu'elle était brisée. Quand à papa ... Lors du procès il n'avait pas sut rester calme, garder son sang-froid face à l’assassin de sa petite fille adorée et avait empoigné son pistolet pour planter une balle en plein dans le coeur de notre voisin, il était mort sur le coup et mon père avait écopé de douze de prison ferme. Ma mère était la femme la plus forte que je connaissais, nombreuses seraient celles qui auraient rendu les armes après de tels évènements, elle voulait que j'aille voir un pédopsychiatre susceptible de m'aider à accepter mais en envisageant cette perspective plus sérieusement, je n'avais plus du tout envie d'y aller.
« Je vais bien. » A la mine anxieuse de maman je compris que c'était justement ça qui la perturbait, j'étais encore dans la phase de déni du deuil et elle semblait convaincue qu'il fallait que j'avance pour pouvoir enfin accepter tout ça.
« Tu ne peux pas dire que tu ne veux pas y aller sans même avoir essayé ! » sur ces mots elle planta un baiser sur le sommet de mon crâne et coupa ainsi court à la discussion.
***
« Je sais que vous ne voulez pas en parler mais comment allez-vous en ce moment, par rapport à votre soeur ? » soudain je me crispais, j'aurais dut avoir l'habitude depuis le temps mais j'avais toujours du mal à me livrer sur le sujet à vrai dire, bien que ce soit la raison pour laquelle je voyais un psy depuis toutes ces années, nous n'en parlions que très rarement, je me disais que ça faisait partie de la thérapie et redoutait les moments ou ça arrivait.
« J'ai pleuré hier soir en pensant à tout ça. » je savais que c'est ce qu'il voulait entendre et pour une fois je ne mentais pas, la mort de ma soeur m'affectait beaucoup plus qu'auparavant. Ce ne fut que quelques minutes plus tard, après avoir fixé le prochain rendez-vous que je pus sortir enfin de la pièce et respirer un grand coup. C'était la veille du jour où je décidais de quitter New Haven après avoir fini mes études à l'université de Yale, j'avais vingts-deux ans et je voulais prendre un nouveau départ loin de cet endroit où j'avais tant de mauvais souvenirs. J'allais partir pour Manhattan, vivre ma propre vie.
CHAPITRE TROIS - Qu'est-ce que je foutais ici ?! Je vous le demande ! Si quelqu'un apprenait ce que je m'apprêtais à faire vous pouvez être surs que je serais morte décapitée dans la seconde. J'entrais pour la première fois dans son appartement, c'était son idée, c'était lui qui m'avait demandé de venir et moi bien entendu idiote comme je suis je n'ai pas sut refuser, après tout c'était Léo .. J'attendais juste des explications sur son attitude c'était pour ça que j'avais accepter cette rencontre et pour rien d'autre ! Nous étions tout les deux dans sa chambre, lui assis sur sa chaise et moi sur son lit, les discussions étaient variées et j'étais tellement nerveuse que je ne m'arrêtais même plus de parler. Il vint finalement se coucher sur son lit m'obligeant à m'allonger également pour pouvoir lui parler en face.
« Bon, tu voulais que je te raconte ... » Enfin il abordait le sujet pour lequel j'étais ici, je me retournais vers lui pour l'inciter à continuer
« Enfaite, quand Pepper et moi on s'est remit ensemble il y a ... » « Un an ... » « Ouai, bah c'était super elle était enthousiaste, motivée et tout et depuis quelques temps elle a plus envie de rien, elle s'en fout de tout .. Tu vois ? Elle veut plus rien faire et c'est pour ça que parfois - enfin hier - j'ai eu ce genre de pulsions ... » Je l'avais écouté d'une oreille attentive et je continuais de le fixer cherchant quoi répondre à ça. Je n'avais aucune idée de si je devais le croire ou pas, en deux jours il avait anéanti tout ce que je pensais savoir sur lui rien qu'avec ses textos plus qu'explicites alors comment savoir ce qu'il pensait réellement ?
« Tu sais, y a un an tu m'aurais dit ça, j'aurais jamais hésité mais la ... » Autant jouer carte sur table maintenant de toute façon c'était de l'histoire ancienne ce que j'allais lui dire
« Ouai, je sais » « Tu sais quoi ?! » comment ça il savait ?! C'était impossible ! IMPOSSIBLE ! J'étais pourtant discrète au plus haut point, comment pouvait-il savoir ?!
« Disons que j'avais entendu à propos de ta petite attirance .. » je me sentis rougir légèrement, heureusement que la chambre était plongée dans la pénombre, qu'il ne voit pas spectacle pitoyable.
« Petite ... marmonnais-je
enfin bref, tout ça pour dire que je ne veux juste pas avoir de problèmes avec elle. » j'étais sur le point de faire une connerie plus grosse que moi mais c'était comme si je redevenais une gamine ayant une montée d'adrénaline juste jouissive avant de faire une bêtise et ça me plaisait !
« Si aucun de nous ne dit rien, il n'y a pas de raisons qu'elle l'apprenne. » Il n'avait pas tort, aussi je n'opposait pas plus de résistance et nous continuions nos discussions variées jusqu'à ce que tout commence par cette simple phrase
« Tu m'avais aussi dit que tu me sauterais dessus et tu l'as as fait ! » c'était une provocation et j'avais pour principe de répondre aux provocations, je m'employais à essayer de chatouiller Léo et quand je relevais les yeux, nos visages étaient proches, beaucoup trop proches ... Ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes pour la première fois et c'est ainsi que tout a commencé.
« Tu veux aller plus loin ? » rompant le baiser il me regarda dans les yeux et j'acquiesçais d'un geste de la tête alors qu'il déposait une nouvelle fois un baiser sur mes lèvres
« Nan mais si je te demande ça c'est parce que .. ça 'timpliquera bien que plus que le reste dans cette histoire et je ne voudrais pas que tu me le reproches par la suite ... » « Je te reprocherais rien du tout ! » « Tu me le jure ? » « Juré ! », les baisers reprirent et je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, vous imaginez bien ce qui s'est passé par la suite ..
CHAPITRE QUATRE - Cette porte, je l'avais passé tellement de fois déjà, c'était comme une habitude à présent mais aujourd'hui je sentais que tout allait être différent. Comme à son habitude il m'attendait sur le pas de la porte, un petit sourire quand j'entrais accompagné d'un « Salut » pas de baiser, pas de bises, rien. Je ne m'occupais pas de vérifier s'il me suivait et me rendait directement dans sa chambre où je m'asseyais sur son lit attendant patiemment. Lorsqu'il rentra à son tour dans la pièce nous commençâmes à discuter de tout et de rien, comme d'habitude alors qu'il s'allongeait sur le lit et que je m'étendais à ses côtés. Une dizaine - ou peut-être deux - de minutes s'écoulèrent alors que nous riions et parlions de choses et d'autres puis ce qui devait arriver arriva, nos lèvres se touchèrent tendrement comme si c'était la chose la plus naturelle qui puisse être, puis ses mains se posèrent dans mon dos pour m'attirer contre lui et je sentis un frisson d'excitation mais c'est à ce moment la que tout allait changer. Lentement je me retirais de lui, mes lèvres à deux centimètres de siennes
« Tu sais, peut-être qu'on devrait arrêter de se voir ... » je le sentis se reculer et me fixer alors j'ouvrais les yeux et me rendis compte de son air surpris et inquiet à la fois.
« Pourquoi ?! ... Je savais que tu allait me le reprocher un jour ... » je le regardais à présent dans les yeux tentant un sourire alors que je posais ma tête sur son torse me serrant contre lui
« Je ne te reproche rien, c'est juste que je sais qu'un jour .. Je retomberais amoureuse de toi, et je sais aussi que si c'est le cas je souffrirais parce qu'un jour tu devras faire un choix et on sait tout les deux lequel tu feras .. je ne veux pas souffrir .. » en réalité je n'allais pas retomber amoureuse de lui, j'étais déjà entrain de retomber amoureuse, ce qui était une très mauvaise chose dans notre relation, il fallait donc que je mette tout au point avec lui
« Ah oui ?! » cette question faisait référence au choix dont je venais de parler et elle ne me fit pas rire, son air surpris ne prendrait pas avec moi c'est d'ailleurs pour ça que je ne prenais même pas la peine de répondre.
« Tu sais, je crois que je suis amoureux de toi ... » à ces mots je me relevais d'un coup en position assise, toujours à côté de lui et le regardais dans les yeux, sérieuse , n'ayant pas du tout envie de rire
« Non ! Je t'interdis de dire ça ! C'est pas vrai ! » « C'était un jeu pour moi au début, mais aujourd'hui je n'ai plus seulement envie d'être avec toi pour le sexe, j'ai envie de te voir juste toi, de t'entendre rire et de discuter avec toi, c'est toi tout entière que je veux, pas juste ton corps. » je me levais rapidement pour me poster devant le lit et fixer mon amant dans les yeux, ce qu'il pouvait être beau mais je ne devais pas y penser, je devais me fermer à tout ces sentiments, je devais me blinder parce que c'était ce que j'avais de mieux à faire.
« Nous deux ... ça ne pourra jamais rien être de plus que du sexe .. Toi et Elle vous étiez le couple parfait à mes yeux, celui à qui tous les couples veulent ressembler, je ne peux pas cautionner que ce soit moi qui brise tout ça même si c'est déjà le cas. Tu ne peux pas être amoureux de moi. Faut que j'y aille. » un dernier regard et je pris mes affaires en direction de la porte d'entrée. Il ne m'avait jamais été aussi difficile de faire abstraction de mes sentiments qu'en cet instant, j'avais voulu entendre ce qu'il venait de me dire tellement de fois mais je savais que je faisais le bon choix en partant.
« Ne pars pas ... » sa main s'était refermé sur mon poignet alors que je marchais dans le couloir, me forçant à me retourner et à le regarder.
« Je t'aime, je suis désolée. » je me hissais sur la pointe des pieds pour déposer un dernier baiser tendre sur ses lèvres puis je m'en allait pour de bon le laissant seul dans le couloir.